Présenté au Bain St-Michel,
5300, rue St-Dominique, Montréal
du 12 au 22 mai 2005.
La guerre, au loin. Et nous, ici. À l’abri.
Réalités perméables, étrangères, mais tissées de fibres étrangement similaires. Quatre textes pour dire la guerre, pour mettre des mots sur cette réalité si lointaine et abstraite.
Des combats d’ailleurs se dessinent autour d’un immense vide, d’un trou, d’une fosse : une piscine vidée de son eau, ici, à Montréal. Des cris émergeant de guerres lointaines s’entrelacent avec les jeux désabusés d’un adolescent en fugue, qui tente de tuer le temps, de s’arracher au monde de l’enfance, de quitter son rôle de figurant pour sentir le sang battre contre ses tempes.
Un regard posé sur la guerre, sur les combats d’hommes et de femmes aux yeux brûlants, comme une main tendue vers un étranger qui nous terrifie et nous fascine, pour aller à sa rencontre et aussi pour confronter cette peur et ce qu’elle nous apprend sur nous-mêmes.
Le Violon de Daniel Keene, traduction de Séverine Magois
Dans trois espaces-temps différents, un homme, une femme et un enfant parlent du violon qui les unissait et du train qui les a menés vers la séparation. Cette partition pour trois voix se compose donc autour de la famille, des traditions, et de toutes ces joies quotidiennes qui peuvent disparaître en un instant, celui d’un seul cri humain.
Mariana de José Ramon Fernandez, traduction de Angeles Muñoz
Inspirée d’une figure mythique de l’histoire espagnole, la femme de cette pièce attend, enfermée dans une cellule avec le drapeau qu’elle a elle-même confectionné. Elle attend qu’un homme vienne, elle attend de savoir si ce jour sera celui de son exécution. Brisée, affaiblie, elle s’enveloppe du symbole de sa lutte, brandit son amour comme un étendard et décide de poser un geste ultime en affrontant sa mort.
Combat (paysage pour lendemain de bataille) de Carles Batlle,
traduction de Isabelle Brès.
Sur fond de guerre civile, ce texte met en scène deux paroles : celle d’un homme et d’une femme. Ils se croisent, leurs corps s’affrontent brièvement; mais leur rencontre est trouble, car leur véritable combat sera intérieur : elle, avec le double d’elle-même qu’elle voit dans un tableau; lui, avec l’incompréhension profonde des mouvements qui l’auront entraîné vers l’immobilité finale.
Lettre d’amour d’un jeune garçon (qui dans d’autres circonstances aurait été poète, mais qui fut poseur de bombes) à sa mère morte depuis peu de Wajdi Mouawad
Toute la compassion du monde ne suffirait pas à tarir la rage qui habite ce jeune garçon. Alors que ses repères éclatent, cet être qui chancelle sur le seuil de l’âge adulte dit son pays dévasté et sa famille ravagée. Entre fabulation et récit, ce texte est celui de la perte forcée de l’innocence, mais aussi de la perte de foi en ceux qui plantent des bombes là où poussaient des aubergines.
Montage et mise en scène – Geneviève L. Blais
Dramaturg – Nadine Desrochers
Interprètes – Étienne Pilon, Nicolas Poitras et Ève Pressault
Scénographie – Romain Fabre
Costumes – Fruzsina Lanyi
Composition et musique – Carlo Verdicchio
Éclairages et direction technique – Stéphanie Raymond
Direction de production et régie – Myriam Provost Riel
Communications – Éric O. Lacroix
Relations de presse – Valérie Grig
Graphisme – Catherine Parent
Crédits photo: Maxime Côté